Initiation aux joies de l’administration mexicaineMuni de mon badge jaune indiquant l’étage auquel j’ai accès, je me dirige avec Roland au Guichet n°3 du bureau des visas. Nous sommes à l’Institut National des Migrations, à Mexico. Je suis venu une semaine au DF (District Fédéral) pour régler mes histoires de papiers. Je suis « sans papiers » depuis le 21 septembre. Afin de régulariser ma situation et d’obtenir mon FM3, je suis aidé de Roland, un spiritain québécois responsable de la formation pour le groupe du Mexique. Les procédures sont normalement assez rapides. Mais après être venu deux fois, deux jours de suite, j’ai finalement appris que je vais devoir attendre dix jours supplémentaires.
J’ai donc gagné le droit de revenir en deuxième semaine !
Petite semaine au DF
Les RDV à l’INM ont été pour moi l’occasion de venir quelques jours sur le DF. De Tanlajás, il faut compter 11h de transport en autobus. Nous ne sommes qu’à 500 Km de Mexico mais il faut franchir les montagnes et ça prend un peu de temps ! Il existe différentes compagnies de bus et deux itinéraires principaux : par le plateau (via Sain Luis Potosi) ou par le chemin plus « direct » mais où il faut se taper tous les virages. Pour l’aller, j’ai choisi la première solution avec la compagnie Omnibus de Mexico, qui est assez bonne. Il faut compter 350$ (23 €) pour l’aller. En valeur absolue, ce n’est pas très cher… cf. le prix d’un Angers Paris en TGV !
J’ai pu rencontrer Fanny, une française en VIE sur Mexico qui m’a gentiment accueilli dans la nuit de dimanche à lundi. J’en ai profité pour découvrir une des plus grandes agglomérations du monde. (Vous pouvez aller voir quelques photos sur Picasa.) J’ai pu me livrer à mon sport préféré : sortir à une station de métro au pif et se perdre dans les rues de la ville. Au hasard des ruelles, on trouve le meilleur et le pire : les bâtiments de l’époque coloniales cohabitent avec des constructions résolument modernes, les immeubles bien entretenus avec d’autres dont les propriétaires doivent être de grands spécialistes d’astronomie (ils ont, en effet, laissé tomber le toit pour mieux contempler les étoiles).
Et puis joie suprême : sur le zocalo, la fête du livre ! On trouve de tout : depuis les livres new age (Jésus le vrai druide, guérir par la force de l’eau…)

aux grands classiques de la littérature (Notre Dame de Paris, Roméo et Juliette…) en passant par les livres pour enfants, les polards et les philosophes ou penseurs : Platon, Parménide, Thomas Mann, Montesquieu, Ovide… ils ont même du Mircea Eliade ! Et comble de l’histoire, j’ai trouvé le moyen, sans m’en rendre compte, d’acheter un livre que j’avais déjà lu !
Peregrinación a la BasílicaCette semaine avait lieu le pèlerinage du diocèse de Ciudad Valles à la Basilique Notre Dame de Guadalupe. Premier lieu de pèlerinage d’Amérique, ayant reçu plusieurs fois Jean Paul II, la basilique de Guadalupe est un sanctuaire dédié à la Guadalupana, la vierge apparue à Juan Diego en 1531. Chaque mexicain connait l’histoire des apparitions, le culte de la Guadalupana est incroyablement répandu ; on trouve des représentations de la Guadalupana absolument partout : églises, maisons, autobus, T-shirt, jeans, immeubles… Dans un prochain article, je vous conterai cette histoire.

J’ai retrouvé mercredi matin le groupe de Tanlajás qui avait voyagé dans la nuit de mardi à mercredi. Après la messe du matin et une déambulation libre sur le site de Guadalupe et ses allées commerçantes, nous emmenons tout le monde sur le Zocalo (la grande place centrale de Mexico) pour une heure et demie de quartier libre dans les rues de la capitale. Pour un certain nombre d’entre eux, c’est le premier voyage au DF. Première découverte du Palais National et de la Cathédrale.
Le malheur des uns faisant le bonheur des autres, un type de Tanlajás a eu la bonne idée de se perdre et de ne pas retrouver le chemin du car, il y a donc une place pour moi, j’ai pu ainsi rentrer avec le bus directement à Tanlajás, sans passer par la case Ciudad Valles. Le pauvre homme sera débrouillé pour trouver un bus à la centrale du Nord… Avant de regagner la Huastéca, nous nous rendons, non sans difficulté, au lieu de la cinquième et dernière apparition de la Vierge à l’oncle de Juan Diego. Nous arrivons avec à peine deux et demies de retard. Là, les pèlerins ont pu déposer, au pied de l’image de la Vierge, les petits carnets sur lesquels étaient inscrites les prières de leur communauté. La paroisse compte 45 communautés réparties en 7 secteurs. Cette année, trois places étaient attribuées pour chaque secteur. Chaque personne était alors ambassadeur de sa communauté, envoyée par elle pour aller confier à la vierge les intentions rédigées sur un petit carnet. Ainsi, le pèlerinage n’est pas du tourisme pour une personne qui aurait choisi de venir pour elle-même, mais une mission reçue de la communauté pour aller porter les intentions de prières.
Au final, j’ai donc gagné le droit de revenir au DF dans une dizaine de jour. Entre temps, je vais aller pour ma dernière semaine à Aquismon et aider les jeunes de Cuetzen Nuevo à organiser leur tournoi de volleyball.
ps: je viens de recevoir le mail des TS, MERCI pour vos nouvelles lycees et bon courage a vous! (non, mais quand meme, confondre acides amines et nucletoides...!)