samedi 11 octobre 2008

L’école au Mexique (2)

Organisation de la scolarité
Comme vous pouvez le voir sur le magnifique petit tableau ci-dessous, le système scolaire mexicain s’apparente à première vue au notre : division du cursus scolaire en trois temps et à la fin de la scolarité le Bachillerato, le bac. C’est à peut près là que s’arrête la comparaison. La Prepa, en fait préparation à l’université, est générale. Il n’existe pas de spécialisation en séries scientifique, littéraire et éco. Les élèves suivent donc tous les cours d’introduction aux sciences sociales, de philosophie, de disciplines scientifiques. Cela possède l’avantage d’offrir un panorama plus large aux élèves, tous auront des notions en sociologie par exemple (en ce moment au programme : Marx, Weber et Durheim) ; dans le même temps, cela signifie que les élèves connaissent « un peu » de tout, sans vraiment approfondir un domaine.



Formation et salaire des profs …
Pour enseigner dans le secondaire, il faut être licencié, la formation pédagogique n’est pas obligatoire, en théorie, il existe un système de tutorat pour les profs débutants mais qui ne peut être mis en place que dans les villes.
Les profs, dans les institutions privées, sont payés par l’établissement ; ici pas de temps plein, les profs sont payés à l’heure de cour. A Aquismon, les profs touchent 30$ de l’heure, c'est-à-dire tout juste deux euros de l’heure, contre 23 euros en France, si je prends mon salaire de jeune prof comme exemple.
Normalement, tout comme en France, l’employeur doit financer le salaire mais aussi les charges sociales du salarié. Seulement, les charges représentent pour les petits établissements comme celui-ci une masse démesurée. Conclusion : les charges (sécurité sociale…) ne sont pas versées. Cela est possible car la loi prévoit l’existence d’un salaire minimal. Par conséquent, certaines entreprises préfèrent payer un peu plus cher, ou faire travailler un peu plus les personnes, pour arriver au salaire minimum plutôt que de payer les charges sociales. Les personnes ont donc bien le salaire minimal mais pas de couverture sociale.
Pour s’assurer un salaire décent, le plus souvent les profs cumulent les matières, les établissements scolaires et les emplois. Ainsi le prof de français enseigne également la philosophie et l’assignatura estatal ; le cours d’introduction aux sciences sociales est assuré par un prof sociologue de formation qui enseigne également la géographie et la littérature, spécialiste des élections, il réalise des missions pour les collectivités territoriales ou pour des partis politiques, l’après midi il enseigne à l’université de San Luis. Un prof donne en moyenne une trentaine d’heure de cours par semaine, ce qui représente un salaire de 3600$, c'est-à-dire 240 euros mensuels – ce qui est une somme peu élevée, même ici.

… et leur conséquences pédagogiques
Il est évident que le fait d’assurer une trentaine d’heure de cours dans la semaine ne permet pas une préparation poussée des cours. Le constructivisme n’étant pas encore à l’ordre du jour au Mexique, c’est le modèle magistériel qui prédomine ; les cours se résument donc fréquemment à la lecture à haute voix d’un manuel datant des années 70, les élèves écrivent sous la dictée du prof. Sur le coup cela m’a paru un peu déprimant et comme étant le degré zéro de la pédagogie. Mais, les conditions de travail ne permettent pas réellement une alternative. Fort heureusement, il y a des matières pour lesquelles les élèves possèdent des manuels où sont présents des documents en couleur et des activités ; mais alors le prof se cantonne à suivre à la lettre ce qui est proposé par le livre.

hasta la proxima...

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