lundi 31 mai 2010

Rime ailleurs

Ce billet nait d’un double étonnement.
Premièrement : je viens de me rendre compte d’un truc dingue.
Deuxièmement : il m’a fallu deux pour en prendre conscience.

Aujourd’hui, en la fête de la sainte trinité voici le chant que nous avons pris durant la communion :

Señor, permite que te hable hoy,
Del dulce encuentro que me cambio,
La hora feliz en que yo escuche,
Tu palabra de amor
.

1. Dime como pudo suceder,
Si en la luz que el sol vierte al surgir,
O cuando el dolor me hace sufrir,
O fue en la noche al volver.

2. ¿Fue cuando una rosa deshojé,
O en la fuente de agua que bebí;
O fue en el calor del dulce hogar,
Donde por fin te encontré?

3. No fue en las horas de ilusión,
sino al decidir mirarme bien;
Como amigo en mi alma te encontré:
tú me esperabas ahí.


Peut être êtes vous bilingue et aurez vous découvert un chant un rien cul-cul ; peut être n’entendez vous rien à l’espagnol, mais même dans ce cas, aurez pu noter un fait étrange. Regarder bien les fins de lignes, qu’on lise ou non la langue de Cervantès, on voit bien que ça ne rime pas. Alors me direz-vous : et la strophe 1, alors ? Oui, certes, mais à voir le reste et tous les carnets de chants que je me suis empressé de compulsé, me font plus pencher pour une heureuse coïncidence, tout au plus.

Vous comprendrez mon profond émoi devant cette découverte. Comment est-il possible de composer un chant aussi mal ? l’auteur était-il mal en point ? pressé de terminé ? ou j’menfoutiste ? Voilà donc quelque chose de bien étrange aux oreilles d’un français. Car nous, voyez-vous, nous savons ce que c’est la poésie, les rimes et tout le tintouin. On nous enseigne ça depuis tout petit : lune rime avec plume, Pierrot avec mot. Car ainsi sommes nous : il nous plait entendre rimer les mots et se répéter les sons. Il nous enchante la douce mélodie des sanglots longs de l’automne, surtout quand elle rime avec la langueur monotone. Il nous émeut entendre rimer Liberté avec Egalité et Fraternité, ou encore gratitude avec bravitude.
L’hispanophone serait-il rimophobe ou bien simplement abruti ? Où sont donc passées ces chères rimes croisées, embrassées, plates ou riches qui peuplaient mon Lagarde et Michard ?

N’en concluions pas trop vite au crétinisme de nos amis hispanophone (sans toutefois rejeter complètement l’idée). C’est que, vous-vous, l’espagnol est une langue qui possède, à la différence du français, des accents toniques (rien à voir avec le Gin du même nom). La poésie d’un texte ne réside donc pas dans les rimes mais dans le rythme.


Si je m’intéresse aux rimes c’est que je suis en train d’essayer de composer un chant pour une rencontre de jeunes que nous aurons le 20 juin. Comme à chaque fois que je colle à l’exercice, je retrouve face à la même difficulté : faire coller les accents toniques avec les accents musicaux. La prosodie espagnole est donc autrement plus compliquée qu’en français, en tous cas pour moi, tout berrichon que je suis.

samedi 29 mai 2010

Fête de Pentecôte avec les Spiritains

La paroisse de Tanlajás est confiée depuis 40 ans aux spiritains. Chaque mois, les spiritains du Mexique se réunissent dans une des paroisses spiritaines, ce qui me donne l'occasion de bouger un peu et de décourvir d'autres réalités.



Cette année, nous célébrons les 300 ans de la mort du fondateur Claude Francois Poullart Des Places. Avec un prénom pareil il aurait pu être chanteur, mais il préféra embrasser la vie religieuse. A tout juste 24 ans, alors qu'il était encore séminariste, il fonde la congrégation du Saint Esprit. Nous sommes en 1703. Six ans plus tard, en 1709, alors âgé de 30 ans, Claude Poullart des Places succombe à une grave maladie. 300 ans plus tard, la congrégation du Saint Esprit est présente dans plus de 55 pays et compte plus de 3000 membres.



Petite fête de famille à Coaxcatalán. L'occasion de recevoir un nouveau frère venant du Nigeria qui rejoint le groupe du Mexique.



... l'occasion aussi d'une bonne bouffe dans une belle maison...où
nous avons pu profiter des litchis du jardin.

Pour consulter une biographie de Poullartd des Places, c'est ici.

mercredi 19 mai 2010

Les cascades de Tamul



Voilà plus de quatre mois que nous passons notre temps à déprogrammer notre jour de repos. On en demande pas lune, juste UN jour de repos pour aller nous promener. hier, lundi, nous avons ENFIN pu aller découvrir les cascades de Tamul.

une vraie journée d'excursion dépaysante... et vraimetn ca fait du bien !
Pour voir quelques photos, c'est ici.

Saint Isidore et Saint Crétisme




Cette semaine sur les calendriers est aparu San Isidro Labrador. Qui fut ce brave Isidro, je n'en sais rien mais ce qui es sûrt c'est qu'ici on le fête en grand. et pourquoi? parce que la Saint Isidore (15 mai) marque le retour des pluies. ca n'a d'ailleurs pas manqué puisque ce 15 mai dernier il a plu une bonne partie de la journee.



Voila plusieurs semaines que l'on s'active dans les champs, on défriche les monts, on prépare la terre, on veille sur ses semences. Tout est prêt, reste seulement à planter mais pour cela... il faut auparavant bénir les sémences. Toute la semaine, nous avons donc célébré dans plusieurs communautés des benedictions de semences.




Cette semaine, dans le même élan, nous avons célébré le Dhipak, l'Esprit du Maïs. une magnifique célébration. L'homme qui préside la prière vient de Tampamolón, une paroisse voisine. un ami m'a servi de traducteur au cours de ce rituel, tout en tenek.




La rencontre entre le christianisme et les religions traditionnelles est quelque chose de passionnant et intriguant. Il n'y a pas en réalité de juxtaposition de croyances ou bien de petit mélange maison, il y a un syncrétisme. j'emploie le mot sans bien le maitriser. Mais il y a je crois une différence majeure entre le syncrétisme et la religion à la carte (comme c'est à la mode sous nos latitudes): le syncrétisme est organisé, présente une synthèse cohérente.

Cet homme qui prie rend grace a Pulik Pailom (Dieu) et à Pulik Mim (la Terre) pour les dons recues, pour la vie, la pluie, le maïs... la prière s'organise autours de la célébration des quatre points cardinaux, symbolisés par les quatre enfants. On offre à chaque point cardinal une accion de grâce, de l'eau, de l'alcol de cane et une bougie. Offrant l'eau, il rapelle qu'elle est l'eau du bapteme, et fait le récit de la libération d'Egypte, rappellant ainsi toute l'histoire du salut.

Cet homme assume donc son être teenek de manière chrétienne et vit sa foi au Christ à travers des symboles de la culture teenek.

Pour nous le syncrétisme apparait spontannément comme une dénaturation, une frelatrie, étant acquis que, nous au moins, nous vivons un christianisme totalement pur. Il existe bien sur de nombreuses réalités indiennes au Mexique. A Tanlajás, les indigenas teenek avec lesquels je vis sont pleinement teeneks et pleinement catholiques (l'identification teneek-chretiens étant peut être , pour certains, moins problématique que teenek-mexicain).




En réalité, je crois que l'évangelisation repose précisément sur le syncrétisme, au niveau individuel ou sociétal. Je ne maitrise absolument pas le sujet, mais je crois que, au final, ce que nous nommnons syncretisme es assez proche, poru certains aspects, de ce que l'on appelle l'inculturation (aculturation?).

Les pratiques des cultures indiennes en Amérique latine nous choquent parce que l'evangelisation est encore récente. Dans nos pays de vieille chrétienté, nous avons oublié que l'évangélisation du monde romain ou de la France est passée par l'assimilaition d'éléments provenant des cultures paiennes. nous célébrons Noël un 25 décembre au moment de la fête du solstice d'hivers, nous construisons des églises là où s'édifiaient des temples, nous emplyons et adaptons notre langage aux univers culturels rencontrés, et il ne peut en être différent.

Il y a toutefois une différence entre le syncrétismne et les comportements religieux actuels. ces derniers en effet ne semblent pas porter en eux le désir de la cohérence. on peut être catholique, pratiquer la relaxation "boudiste", être un adepte de la reflexologie, être un grand lecteur de littérature de développement personnel, etc.


Bref, tout ca pour dire, que nous avons eu de belles célébrations...certes un peu longues, comptez en 4 et 5h: 30 minutes de procession, 1h de rite du Dhipak, 1h de danse et priere animée par le groupe des "adorateurs nocturnes", 2h de messe, 1h de repas partagé. Pour allonger encore un peu, faites confiances aux voitures de la paroisse toujours prêtes à prolonger le plaisir...dimanche dernier, en rentrant, la voiture nous a lâché (le classique coup du liver de vitesse qui refuse de passer les viteses et de la batterie). il était 1h du mat, a Tancolol. Nous sommes donc rentrés à pieds jusqu'a Tanlajas et sommes arrivés à 2h30 du matin.

lundi 10 mai 2010

Atelier Biblique



Voici trois semaines maintenant, nous avons réalisé un premier atelier Bible ouverts aux ministres extraordinaires de la communion, aux catéchistes et aux jeunes. Une trentaine de personne avait fait le déplacement. Au programme: qu'est ce que la Bible? qui a écrit la bible ? comment la bible est-elle parvenue jusqu'a nous? Qu'y a t-il dans la bible?

L'objetif: que les participants reproduisent cet atelier dans leur communauté. Et, ca marche plutot bien. Presque toutes les communautés présentes ont organisé leur atelier.



Jeudi dernier, je suis allé accompagner les jeunes de Pataljá. un bon moyen de voir ce qu'ils ont compris et gardé de la formation...
Le we prochain, atelier bible 2 adressé a ceux qui veulent savoir pourquoi les Evangiles ne sont pas le récit de la vie de Jesus.

LA grande question ici est comment faire parvenir la Parole de Dieu à ceux qui n'entendent et ne lisent pas l'espagnol? Dans la tête de quelques uns la lecture de la bible est encore quelque chose de réservé aux protestants et déconseillé aux catholiques... L'objectif de ces ateliers est aussi modeste qu'énorme: faire en sorte, si c'es possible, que les gens aient un peu moins peur d'ouvrir une bible.

dimanche 9 mai 2010

On a perdu la bataille...



En ce 5 mai, le Mexique commémore la bataille de Puebla qui vit, en 1862, s'affronter le Mexique contre la France. Le Mexique, bien que muni d'une armée moins entrainée et moins bien armée, domina la France. C'est la défaite de la France que nous fêtons ce 5 mai. Ils s'en rapellent avec tellement de joie que c'est un jour férié !

POur voir le billet historique de l'an passé, c'est ici.




En ce mercredi matin, peu de monde sur la place. Il y a bien sur les élèves, qui n'ont guere le choix puisque la présence est notée, et les employés de la municipilité. Conclusion, je suis peut être le seul à venir de bon coeur célébrer la défaite des francais!


Amis mexicains, nous nous rencontrerons de nouveau le 17 juin 2010. Cette fois-ci autours d'un ballon rond. Ce sera sur la pelouse du stade de Polokwane, en Afrique du Sud, dans le cadre des matchs du groupe A...

mardi 4 mai 2010

Pelerinage des Jeunes "Marcher en présence du Dieu Vivant"



Va quitte ton pays.
Au plus profond de nous, au coeur de notre coeur, résone cet appel: "va quitte ton pays".
Ce désir qui nous habite vient de plus loin que nous. Il est présent dans le plus intime des hommes d'aujourd'hui, mais aussi dans le plus intime de ceux qui, avant nous, ont marché sur cette Terre.
Ces dernies jours, cette invitation a résonné pour 80 de la paroisse qui ont laissé trois jours durant leur maison, communauté et occupations.
Notre vie est un pelerinage entre un début dont on a tout oublié et une fin dont on ne connait rien; entre les deux, une histoire à écrire, un chemin à parcourir, jour apres jour.
Si notre vie est une marche, la question est alors: où aller ? Comment choisir son chemin ? Comment ne pas se perdre?

Nous avons marché trois jours. Mias vous avez compris que notre marche n'étais pas une simple promenade mais bien un pelerinage. D'emblée un constat: nous ne sommes pas seul sur la route. Nous avons cheminé avec nos freres et soeur en Christ des différentes communautés de notre paroisse, nous avons marché aussi avec ceux qui nous ont précédé dans la foi, avec le Peuple de Dieu. Nous avons avancé en écoutant le récit d'un autre pelerinage: celui d'israel durant 40 ans dans le desert. Nous avons suivi l'histoire de ce peuple depuis sa sortie de la maison de servitude jusqu'à son arrivée en terre promise.
Nous avons marché en presence de Moise, d'Aaron, des israelites, des disciples, des premiers chrétiens, de la foule de ecux qui suivirent l'appel de Dieu y qui forment l'Eglise; nous avons marché en présence du Dieu Vivant, Dieu Père, en présnce de l'Homme-Chemin, Jesus Crist et, poussés par la force de l'Esprit, nous avons pu découvrir quelque chose de notre terre promise.

Trois jours de marche pour connaitre les sentiers de la paroisse, d'autres jeunes, se connaitre, et connaitre un peu plus notre Dieu.
"il n'es pas bon que l'homme soit seul", nous avons donc formé des équipes, des tribus, à l'instar des israelites dans le désert.

La traversée du désert est épuisante, nous avons donc pris le temps du repos, temps "d'oasis", de reflexion.

80 de la paroisse ont répondu présent pour cette premiere edition du pelerinage des jeunes. Une magnifique experience, inédite pour eux. un vrai moment fort. Plus que de nombreux discours sur le Dieu libérateur et la traversée du désert, ils garderont pour longtemps, je pense, le souvenir de cette expérience. Et la route a reelement été une traversée du désert puisque nous avons dépassé les 47° à l'ombre et que plusieurs portions du trajet ne comportaient pas un seul arbre...

Pour voir quelques photos, c'est ici.