dimanche 26 octobre 2008

Grand Jeu concours : la reponse en image

La reponse en image de notre jeu concours :




Comme l'avais presentie Helene, et annonce Isabelle, il s'agit bien de la vierge. C'est une representation de Marie enfant. Cela n'est pas seulement culcul ou kitsch, c'est aussi politique. Voici maintenant la vitrine situee juste en face :





Toute l'annee 2008 a ete marquee par le debat de l'avortement au Mexique. L'Eglise s'est fortement mobilise contre le projet de loi, a grand renfort de publicite " Au Mexique, on choisit la vie" (ca y est vous avez de nouveau le chant que vous aviez enfin reussi a chasser de vos memoires?). La loi est fimalement passee, sur le meme modele que la loi francaise, a savoir non pas une legalisation mais une depenalisation. Et pour la petite histoire, c'est sous le gouvernement du PAN (Parti d'Action National) plutot pproche de l'Eglise qu'est passe le projet.

A bientot pour un nouveau jeu !

El Sótano de las Golondrinas


Cette semaine nous avons eu la joie d’accueillir Anne & Benoît, des amis de Michel venus en voyage de noce au Mexique ; après avoir visité le sud du Pays, ils sont venus découvrir la Huastéca. Lundi dernier, nous sommes allés au Sótano de las Golondrinas, littéralement la cave aux Hirondelles.
Le Sótano est une cavité naturelle d’origine karstique. Il possède une ouverture d’une soixantaine de mètre de diamètre qui est bien plus étroite que sa base ; cette dernière mesure environ 300m sur 60m en sa partie la plus étroite. La profondeur du site est de 376m à l’aplomb de l’ouverture, une autre partie descend jusqu’à 512m, c’est une des plus grandes cavités souterraines au monde.
Ce site présente également la particularité d’être un refuge naturel pour des oiseaux qui, contrairement à ce que dit son nom, ne sont pas des hirondelles. La confusion vient du faite que l’espèce que l’on rencontre au Sótano de las Golondrinas ressemble fortement aux hirondelles, mais en réalité se sont des vencejos (Apus apus). On rencontre aussi des perroquets.
En huastéco, l’étymologie commune d’Aquismón est « l’arbre au pied d’un puits », vu le contexte local, il est fort probable pour que le puits en question soit le Sótano de las Golondrinas. En recherchant sur Internet, j’ai appris qu’il avait été découvert dans une des grottes de la municipalité des restes de peintures rupestres ainsi que des ossements d’animaux préhistoriques.
En tout cas, l’arrivée des oiseaux est impressionnante. Ils arrivent de la côte, de Tampico, où ils ont été chercher leur nourriture et rentrent dormir à Aquismón. Les oiseaux arrivent par paquets de plusieurs milliers. Ils tournoient dans le sens horaire (bon, je sais c’est stupide de dire ça, je serai en hélicoptère, je les verrais tourner en sens antihoraire) puis un groupe plonge soudainement dans le puits. Il y a toujours une moitié du groupe qui reste au dessus de l’ouverture pour indiquer aux suivants l’emplacement de l’entrée. On dirait pas mais ces petites bêtes là peuvent voler à 130 km/h et doivent quotidiennement ingérer 10 000 insectes.



Le soir, tels les rois mages, nous rentrons par un autre chemin ; les artificiers ont placé la dynamite et fait exploser la route par laquelle nous sommes venus afin de l’agrandir. En effet, la municipalité d’Aquismón voudrait développer l’activité touristique et pour cela, il faut d’abord que l’on puisse accéder au site ! La route actuelle n’est pas exactement adaptée au passage des cars, voire à celui des voitures ! Nous devons donc rentrer par Tamapatz et Tampachal ce qui nous oblige à faire un assez grand détour et surtout à devoir passer par des chemins bien pourris, deux heures d’essorage garanties !

Il existe différentes vidéos sur Youtube parmi celles-ci :
> celle-ci pour voir la sortie des hirondelles qui n’en sont pas,
> et celle-la pour voir le site depuis le fond où des amateurs de sensations fortes s’amusent à sauter en chute libre et ouvrent leur parachute au dernier moment !

samedi 18 octobre 2008

Attention Grand Jeu Concours

Voici aujourd’hui un grand jeu concours ! Pour l’inauguration de cette nouvelle catégorie : il s’agit de découvrir que représente la photo ci-dessous.


Vous avez trouvé ? Vous avez une idée ?

Alors sans plus attendre faites nous part de vos reponses. Pour cela, pas besoin d'envoyer votre reponse sur papier libre a l'adresse qui s'affiche en bas de votre ecran, il suffit de l'ecrire dans les commentaires.

> Solution dans les commentaires la semaine prochaine !

Séjour à Mexico

Initiation aux joies de l’administration mexicaine
Muni de mon badge jaune indiquant l’étage auquel j’ai accès, je me dirige avec Roland au Guichet n°3 du bureau des visas. Nous sommes à l’Institut National des Migrations, à Mexico. Je suis venu une semaine au DF (District Fédéral) pour régler mes histoires de papiers. Je suis « sans papiers » depuis le 21 septembre. Afin de régulariser ma situation et d’obtenir mon FM3, je suis aidé de Roland, un spiritain québécois responsable de la formation pour le groupe du Mexique. Les procédures sont normalement assez rapides. Mais après être venu deux fois, deux jours de suite, j’ai finalement appris que je vais devoir attendre dix jours supplémentaires.
J’ai donc gagné le droit de revenir en deuxième semaine !

Petite semaine au DF



Les RDV à l’INM ont été pour moi l’occasion de venir quelques jours sur le DF. De Tanlajás, il faut compter 11h de transport en autobus. Nous ne sommes qu’à 500 Km de Mexico mais il faut franchir les montagnes et ça prend un peu de temps ! Il existe différentes compagnies de bus et deux itinéraires principaux : par le plateau (via Sain Luis Potosi) ou par le chemin plus « direct » mais où il faut se taper tous les virages. Pour l’aller, j’ai choisi la première solution avec la compagnie Omnibus de Mexico, qui est assez bonne. Il faut compter 350$ (23 €) pour l’aller. En valeur absolue, ce n’est pas très cher… cf. le prix d’un Angers Paris en TGV !
J’ai pu rencontrer Fanny, une française en VIE sur Mexico qui m’a gentiment accueilli dans la nuit de dimanche à lundi. J’en ai profité pour découvrir une des plus grandes agglomérations du monde. (Vous pouvez aller voir quelques photos sur Picasa.) J’ai pu me livrer à mon sport préféré : sortir à une station de métro au pif et se perdre dans les rues de la ville. Au hasard des ruelles, on trouve le meilleur et le pire : les bâtiments de l’époque coloniales cohabitent avec des constructions résolument modernes, les immeubles bien entretenus avec d’autres dont les propriétaires doivent être de grands spécialistes d’astronomie (ils ont, en effet, laissé tomber le toit pour mieux contempler les étoiles).


Et puis joie suprême : sur le zocalo, la fête du livre ! On trouve de tout : depuis les livres new age (Jésus le vrai druide, guérir par la force de l’eau…) aux grands classiques de la littérature (Notre Dame de Paris, Roméo et Juliette…) en passant par les livres pour enfants, les polards et les philosophes ou penseurs : Platon, Parménide, Thomas Mann, Montesquieu, Ovide… ils ont même du Mircea Eliade ! Et comble de l’histoire, j’ai trouvé le moyen, sans m’en rendre compte, d’acheter un livre que j’avais déjà lu !



Peregrinación a la Basílica
Cette semaine avait lieu le pèlerinage du diocèse de Ciudad Valles à la Basilique Notre Dame de Guadalupe. Premier lieu de pèlerinage d’Amérique, ayant reçu plusieurs fois Jean Paul II, la basilique de Guadalupe est un sanctuaire dédié à la Guadalupana, la vierge apparue à Juan Diego en 1531. Chaque mexicain connait l’histoire des apparitions, le culte de la Guadalupana est incroyablement répandu ; on trouve des représentations de la Guadalupana absolument partout : églises, maisons, autobus, T-shirt, jeans, immeubles… Dans un prochain article, je vous conterai cette histoire.



J’ai retrouvé mercredi matin le groupe de Tanlajás qui avait voyagé dans la nuit de mardi à mercredi. Après la messe du matin et une déambulation libre sur le site de Guadalupe et ses allées commerçantes, nous emmenons tout le monde sur le Zocalo (la grande place centrale de Mexico) pour une heure et demie de quartier libre dans les rues de la capitale. Pour un certain nombre d’entre eux, c’est le premier voyage au DF. Première découverte du Palais National et de la Cathédrale.
Le malheur des uns faisant le bonheur des autres, un type de Tanlajás a eu la bonne idée de se perdre et de ne pas retrouver le chemin du car, il y a donc une place pour moi, j’ai pu ainsi rentrer avec le bus directement à Tanlajás, sans passer par la case Ciudad Valles. Le pauvre homme sera débrouillé pour trouver un bus à la centrale du Nord… Avant de regagner la Huastéca, nous nous rendons, non sans difficulté, au lieu de la cinquième et dernière apparition de la Vierge à l’oncle de Juan Diego. Nous arrivons avec à peine deux et demies de retard. Là, les pèlerins ont pu déposer, au pied de l’image de la Vierge, les petits carnets sur lesquels étaient inscrites les prières de leur communauté. La paroisse compte 45 communautés réparties en 7 secteurs. Cette année, trois places étaient attribuées pour chaque secteur. Chaque personne était alors ambassadeur de sa communauté, envoyée par elle pour aller confier à la vierge les intentions rédigées sur un petit carnet. Ainsi, le pèlerinage n’est pas du tourisme pour une personne qui aurait choisi de venir pour elle-même, mais une mission reçue de la communauté pour aller porter les intentions de prières.

Au final, j’ai donc gagné le droit de revenir au DF dans une dizaine de jour. Entre temps, je vais aller pour ma dernière semaine à Aquismon et aider les jeunes de Cuetzen Nuevo à organiser leur tournoi de volleyball.

ps: je viens de recevoir le mail des TS, MERCI pour vos nouvelles lycees et bon courage a vous! (non, mais quand meme, confondre acides amines et nucletoides...!)

samedi 11 octobre 2008

Au jour le jour : Aquismon

La bouffe
La bouffe ici est très, mais alors vraiment très, répétitive. De tout temps, l’homme a toujours cherché à diminuer le risque et à privilégier le connu afin de diminuer son angoisse face à l’inconnu ; dans cette perspective, le développement de rite est tout à fait éclairant. Ainsi, la réitération, jour à après jour, des mêmes gestes, des mêmes paroles permettent une domestication de la peur de l’inconnu. M’étonnant devant ce brillant énoncé philosophique – digne d’un élève de terminal déprimé qui, dormant en cours et n’ayant pas révisé avant un DS, si ce n’est avoir parcouru des sujets sur internet, s’applique à noircir sa feuille avec des poncifs dégoulinant de bon sens – j’en viens à me demander si c’est pour lutter contre la peur de l’innovation que la cuisinière de la paroisse nous fait tous les jours LE MEME MENU ! A savoir : poulet (au piment, naturellement), riz, haricot noirs (frijoles). Je ne sais d’où vient cette obsession pour les gallinacés. Je ne vous ai pas précisé que le repas du midi est l’unique repas de la journée. Le matin, café avec quelques petits biscuits, et le soir café au lait avec des petits pains. Parfois, nous faisons des œufs (avec piments et frijoles, je vous rassure). Je ne sais pas comment ils font pour ne pas avoir faim !
Pour être totalement juste, il faut tout de même que j’ajoute que depuis quinze jours, je m’occupe moi-même de mon diner : crudités, fromage et fruits, petite trinité de légèreté dans un monde de poulet !


Les pluies
Cette semaine, il y a eu de fortes pluies. Ces jours là, l’école est presque déserte. L’état des routes est tel que les chemins sont impraticables par temps de pluie. Après chaque orage, un nouveau morceau de la route est entrainé par le courant et disparait… Et si un élève ou un prof arrive jusqu’à Aquismon, il lui faut encore franchir l’ultime épreuve : parvenir à pénétrer dans l’établissement en évitant de nager dans la marre qui se forme devant l’école (pour cela il faut contourner la route en passant pas le jardin d’une maison voisine et encore généralement on est obligé d’avoir les pieds dans l’eau).


Harry Potter y la piedra filosofal


La semaine derniere, j'ai essaye de lire le plus petit livr aue j'ai trouve dans la bibliotheque du college ; je suis tombe sur un livre d'Octavio Paz, certainement tres beau, mais je ne comprenais pas un mot sur deux, il me fallait une heure par page le temps de chercher les definitions dans le dictionnaire.
Alors cette semaine, j'ai reussi a trouver le tome 1 des aventures de Harry Potter ! Je retrouve avec une joie reelle l'ambiance de Poudlard ! Connaissant l'histoire, je peux avancer jusqu'a la fin du chapitre et ne chercher la signification des mots inconnus qu'apres,´en outre la langue est plus simple que celle d'Octavio Paz !
C'est vraiment genial de redecouvrir les debuts de l'histoire en connaissant l'ensemble des 7 tomes. Qui se souvient que l'on mentionne le nom de Godric des les toutes premieres pages ?
Il est egalement interessant de voir comment se mettent en place les differents elements de l'intrigue. Bref, vous l'aurez compris, je suis bien heureux de me replonger dans Harry Potter, enfin, je veux dire, bien heureux de pouvoir travailler mon español et apprendre du vocabulaire super utile (baguette magique, chaudron, sortilege...) !

L’école au Mexique (2)

Organisation de la scolarité
Comme vous pouvez le voir sur le magnifique petit tableau ci-dessous, le système scolaire mexicain s’apparente à première vue au notre : division du cursus scolaire en trois temps et à la fin de la scolarité le Bachillerato, le bac. C’est à peut près là que s’arrête la comparaison. La Prepa, en fait préparation à l’université, est générale. Il n’existe pas de spécialisation en séries scientifique, littéraire et éco. Les élèves suivent donc tous les cours d’introduction aux sciences sociales, de philosophie, de disciplines scientifiques. Cela possède l’avantage d’offrir un panorama plus large aux élèves, tous auront des notions en sociologie par exemple (en ce moment au programme : Marx, Weber et Durheim) ; dans le même temps, cela signifie que les élèves connaissent « un peu » de tout, sans vraiment approfondir un domaine.



Formation et salaire des profs …
Pour enseigner dans le secondaire, il faut être licencié, la formation pédagogique n’est pas obligatoire, en théorie, il existe un système de tutorat pour les profs débutants mais qui ne peut être mis en place que dans les villes.
Les profs, dans les institutions privées, sont payés par l’établissement ; ici pas de temps plein, les profs sont payés à l’heure de cour. A Aquismon, les profs touchent 30$ de l’heure, c'est-à-dire tout juste deux euros de l’heure, contre 23 euros en France, si je prends mon salaire de jeune prof comme exemple.
Normalement, tout comme en France, l’employeur doit financer le salaire mais aussi les charges sociales du salarié. Seulement, les charges représentent pour les petits établissements comme celui-ci une masse démesurée. Conclusion : les charges (sécurité sociale…) ne sont pas versées. Cela est possible car la loi prévoit l’existence d’un salaire minimal. Par conséquent, certaines entreprises préfèrent payer un peu plus cher, ou faire travailler un peu plus les personnes, pour arriver au salaire minimum plutôt que de payer les charges sociales. Les personnes ont donc bien le salaire minimal mais pas de couverture sociale.
Pour s’assurer un salaire décent, le plus souvent les profs cumulent les matières, les établissements scolaires et les emplois. Ainsi le prof de français enseigne également la philosophie et l’assignatura estatal ; le cours d’introduction aux sciences sociales est assuré par un prof sociologue de formation qui enseigne également la géographie et la littérature, spécialiste des élections, il réalise des missions pour les collectivités territoriales ou pour des partis politiques, l’après midi il enseigne à l’université de San Luis. Un prof donne en moyenne une trentaine d’heure de cours par semaine, ce qui représente un salaire de 3600$, c'est-à-dire 240 euros mensuels – ce qui est une somme peu élevée, même ici.

… et leur conséquences pédagogiques
Il est évident que le fait d’assurer une trentaine d’heure de cours dans la semaine ne permet pas une préparation poussée des cours. Le constructivisme n’étant pas encore à l’ordre du jour au Mexique, c’est le modèle magistériel qui prédomine ; les cours se résument donc fréquemment à la lecture à haute voix d’un manuel datant des années 70, les élèves écrivent sous la dictée du prof. Sur le coup cela m’a paru un peu déprimant et comme étant le degré zéro de la pédagogie. Mais, les conditions de travail ne permettent pas réellement une alternative. Fort heureusement, il y a des matières pour lesquelles les élèves possèdent des manuels où sont présents des documents en couleur et des activités ; mais alors le prof se cantonne à suivre à la lettre ce qui est proposé par le livre.

hasta la proxima...

jeudi 9 octobre 2008

Ma cathédrale en feu !

Chers amis, je ne peux m'empêcher de vous faire part de la nouvelle qui provoqué mon émoi, vous vous en douter: en surfant sur des sites d'actu française, je suis tombé sur la nouvelle, incendie à la cathédrale de Bourges!

Voici l'article du Berry Républicain:
Hier, vers 18 h 30, un incendie a ravagé la chapelle Saint-Joseph de la cathédrale Saint-Etienne. La piste criminelle ne faisait guère de doute hier soir.

«On assistait à la messe du soir. On a soudain senti de la fumée et puis quelqu'un a crié "?au feu?". On a vu que c'était dans la chapelle. J'ai cherché un extincteur mais j'ai peiné à en trouver un. Finalement je l'ai trouvé au fond. Les flammes étaient déjà hautes quand on a commencé à éteindre ». L'Américain Doug se rappellera longtemps de sa semaine de formation chez Michelin France. Hier soir, vers 18 h 30, son réflexe a peut-être épargné de plus importants dégâts à la chapelle Saint-Joseph et à la cathédrale Saint-Etienne.

Le feu a pris dans cette petite chapelle, située sur le côté de la cathédrale qui donne sur la mairie. Aussi appelée chapelle Aligret, elle comportait un confessionnal en bois et un tableau du XVIIe siècle représentant l'assomption de la Vierge. Malgré la rapide intervention des pompiers, le meuble et l'?uvre d'art ont été réduits en cendres. « C'est une perte importante. Le tableau avait été restauré voilà quatre ans. C'était une ?uvre intéressante », rappelle Philippe Bardelot, conservateur des antiquités et objets d'art du Cher. En revanche, les vitraux du XVe siècle n'ont pas souffert.

Ni fils électriques, ni bougies dans la chapelle

Dans la chapelle, il n'y a ni fils électriques, ni bougies. De ce fait, hier soir, les policiers privilégiaient la piste criminelle. Dans tous les esprits, revenait le souvenir des débuts d'incendie circonscrits voilà moins de deux mois dans les églises Saint-Pierre et Saint-Bonnet. Voilà quatre ans, un homme qui avait mis le feu à Saint-Pierre et à Notre-Dame avait été interpellé. Hier soir, la fumée était très importante dans l'édifice religieux. Les portes du parvis et toutes les petites fenêtres ont été ouvertes. L'aération pourrait durer plusieurs jours. Cette nuit, des rondes de surveillance ont été effectuées par les pompiers et les policiers.

Estelle Bardelot estelle.bardelot@centrefrance.com


Et voici la video sur dailymotion.

Heureusement, plus de peur que de mal, mais tout de même...Morale de l'histoire: précipitez vous pour admirer la plus belle cathédrale du monde avant qu'elle ne crâme en totalité!

samedi 4 octobre 2008

Au jour le jour

Rencontre de Rascón
La semaine dernière, j’ai participé à ma première rencontre diocésaine de la pastorale juvénile. La réunion s’est déroulée à Rascón du vendredi 16h au samedi 16h. Enfin, en théorie ! J’étais sur Aquismon avec Mathilde, une jeune fille de Tanlajás qui suit sa secundaria chez les pères joséphins. Nous devions retrouver Miguel et d’autres jeunes à Aguahedionda, intersection sur la route nationale d’où part la route pour aller à Tanlajás. Mais suite à un petit malentendu téléphonique, nous nous sommes mutuellement attendus trois heures ! Mathilde et moi à Aquismon, Miguel et les jeunes à Aguahedionda…




Sur la photo vous pouvez voir, de dos, les trois jeunes qui sont venus avec nous à la réunion. Vous pouvez aussi admirer les décorations de l’église pour la fête nationale. On imagine bien en France placer des drapeaux tricolores au dessus des tabernacles ! (le pire c’est qu’il y en a qui n’attendent que ça…)
Ici le nationaliste n’est pas identitaire ou revendicatif comme chez nous, c’est un patriotisme joyeux et bon enfant. Pour la fête nationale, tout se pare aux couleurs du Mexique : les mairies, les églises, les maisons, les écoles….



Petits nouveaux


Depuis deux semaines, la maison compte six nouveaux arrivants. Ils sont encore un peu timides et cherchent encore leurs marques mais bientôt ils se sentiront chez eux. Leur espérance de vie est toute fois limitée… certains d’entre eux ne passeront pas Pâques prochain !


J’ai testé pour vous...
> Les lentilles aux bananes
> Le taxi avec 7 adultes et 3 enfants (l’avantage c’est qu’au moins on est bien calé, on ne bouge pas dans les virages).
> Les cloches qui sonnent à 4h30 du matin pour annoncer la messe de 5h30 !! et ça va durer tout le mois d’octobre, mois du rosaire…
> La fête patronale d’Aquismon avec les danses et les animations assurées par le collège public, le castillo et les feux d’artifices avec des gens à cinq mètres et surtout le torillo ! Le principe est assez simple : il y a un torillo en osier (un petit taureau) bourré de feux d’artifice, une personne, munie d’un drap pour se protéger efficacement, endosse la structure et court dans toutes les direction, en fonçant de préférence dans la foule. Résultat garanti : tout le monde hurle et essaye de s’enfuir. On n’a visiblement pas la même notion de sécurité ou de principe de précaution…
> Faire découvrir aux gamins Google Earth, c’est assez magique !
> Le « sancio » – recette berrichonne s’il en est, mais dont j’ignore l’orthographe – avec de la farine de maïs… et ben c’est pas pareil !
> Se faire chanter les mañanitas le jour de sa fête.

Ici aussi on fete les 40 ans de 68...

Aujourd’hui, un peu d’Histoire
Il me revient une discussion que nous avions eue en mai dernier, alors que nous célébrions le quarantième anniversaire de mai 68. Après la diffusion d’un reportage sur Arte, me semble t-il, nous nous étions étonnés que l’onde de choc de 68 avait atteint les côtes mexicaines.
De 68, on retient les manifestations étudiantes en France, qui marquèrent durablement l’imaginaire, mais il y eut également les assassinats de Martin Luther King et JFK, les revendications du peuple noir aux USA, le mouvement hippie. Au Mexique, 68 se résume à un lieu et à une date : Tlatelolco, 2 octobre 1968.

Ce jour là des étudiants de l’UNAM (Université Nationale Autonome du Mexique) manifestent sur la place des Trois Cultures de Tlatelolca à Mexico. La marche, à l’initiative du CNH – Consejo Nacional de Huelga (grève), est pacifique et fait suite à trois mois de contestations étudiantes contre le gouvernement socialiste du PRI (qui fut pendant 71 ans au pouvoir et longtemps le seul réel parti politique officiel et autorisé – la première alternance politique date de 2000). A quelques jours de l’ouverture des Jeux Olympiques de Mexico – les premiers se déroulant dans un pays d’Amérique Latine – le gouvernement décida de faire taire les contestations.
Vers 18h00, la police ouvre le feu sur la foule en réponse à des tirs provenant des étudiants. On apprendra plus tard qu’en réalité ce sont des policiers déguisés en étudiants qui avaient volontairement ouverts le feu afin de légitimer la répression. Les témoignages sont édifiants : “C’est la première fois de ma longue carrière que je vois des soldats tirer sur une foule acculée et sans défense”, s’insurgea la journaliste italienne Oriana Fallaci.
Officiellement, les événements firent 43 victimes dont 10 n’ont jamais été identifiés. Les témoins et les familles annoncèrent plus de 300 morts. Il est impossible de connaitre le chiffre exact d’étudiant qui tombèrent sous les balles de la police mais les différentes sources s’accordent sur plus de 250.

A l’occasion du 40ième anniversaire du massacre de Tlatelolca, Amnesty International, par la voix de Kerrie Howard essaye de faire pression sur le gouvernement mexicain afin de pouvoir permettre aux historiens de faire leur travail et faire la lumière sur cette page de l’histoire mexicaine : « Le gouvernement du président Calderón est resté pratiquement silencieux sur cette page sombre de l’histoire du Mexique. Nous mettons cette administration au défi d’ouvrir toutes les archives et tous les dossiers concernant cette période, de diligenter une nouvelle enquête indépendante et de lever tous les obstacles empêchant les responsables présumés de ce massacre d’être traduits en justice. »

Ce jeudi 2 octobre, « la marche en souvenir de la fusillade meurtrière a été le théâtre violent affrontements. Selon la police dix-huit policiers ont été blessés, une vingtaine de manifestants ont été arrêtés » (Reuters). Le Mexique n’est malheureusement toujours pas sorti de la logique de la violence.

Pour en savoir plus :
Le massacre de Mexico. Questions sans réponse – article d’Amnesty International
Tlatelolco, 2 octobre 1968 – Un article du Courrier International
Un court reportage trouvé sur le site de l’INA, on peut y voir les quelques images existantes de la fusillade.