"Et ils rentrèrent par un autre chemin..."

Ils sont arrives guides par l'étoile. Ces mages, venus d'orient, d'occident et d'Ethiopie, ont rencontré dans l'étable de Bethléem un nouveau-né. Ils ont contemplé de leur yeux le Sauveur d'Israël, l'Emmanuel, ce Dieu-avec-nous. Bouleversés par cette expérience, ils rentrèrent par un autre chemin.

Nous aussi nous avons suivi l'étoile. Etoile du désir de la rencontre, Etoile qui pousse à se mettre en route. Nous étions partis avec nos rêves, nos a priori, nos folies, nos espérances. Avec cet éternel: " vous allez voir ce que vous allez voir". Et puis nous sommes arrivés, chacun dans nos lieux de mission. Commence alors la découverte du quotidien; se cassent les a priori, s'ouvrent nos yeux sur ce que nous ne connaissions pas, sur ce que nous ne nous imaginions pas. Joie des rencontres, joie des échanges, joie des premiers souvenirs communs évoqués.

En ce qui me concerne, je découvre a la fois l'ampleur de la mission et ma pauvreté face a cela. J’ai eu la chance d’avoir une longue phase de découverte et d’immersion. Je vais maintenant gérer mes propres projets. Ce qui pour moi est difficile est que je n’ai pas d’horaire ou d’emploi du temps, pas d’objectif quantifiable… Avant de partir, je me disais qu’en deux ans, je vais pouvoir faire plein de trucs… et maintenant que je suis sur le terrain, j’ai l’impression que je ne vais réaliser que peu de chose. C’est le second atterrissage.

A nous aussi, il est donné de contempler l’Homme dans sa faiblesse et sa pauvreté, celle d’un enfant, celle d’un peuple.

De la même manière que les rois mages, nous ne pourrons rentrer chez nous par le même chemin. Ce chemin, il commence aujourd’hui, après ce second atterrissage.

Si nous cherchons bien, pas de besoin d’aller bien loin, de partir a l’autre bout du monde pour contempler l’humanité dans sa faiblesse et son inaliénable dignité. Ce voyage peut se faire chaque jour mais à une condition : prendre le risque d’être transformer par la rencontre et de ne pas rentrer chez soi par le même chemin.

A tous et chacun, amis et famille en France ou ailleurs, coopérants aux quatre coins monde, je vous adresse mes vœux les meilleurs pour cette année naissante. Que 2009 voit se réaliser vos projets et vos rêves.

Tai ku t’su uxin
(A bientôt en Tenec, littéralement : nous nous reverrons)