jeudi 16 avril 2009

Les diables de Tanlajás

La grande tradition de la semaine sainte est évidemment les combats de diables. On vient de loin pour voir une tradition unique. Il existe dans d’autres lieus des diables mais ceux de Tanlajás ont une spécificité : ils font expier les péchés à coup de fouet.

Qui sont les diables ? on en sait pas. Ils portent un masque de bois pour ne pas être reconnus. Le dimanche des Rameaux, ils viennent roder autours de Jésus rentrant à Jérusalem. Ils incarnent le mal. Ils accompagnent le Christ au long du chemin de croix, célébrant leur victoire. Ils se battent en duel contre quiconque vient les chercher. Les coups de fouets sont autant d’avertissements invitant le pécheur à la pénitence. Car c’est bien de cela qu’il s’agit, à l’origine, se battre avec ses péchés. Et ne croyez pas que cela est un jeu, qu’ils frappent pour de faux. La vue du sang qui coule des jambes des quelques inconscients venus s’aventurer en short suffit à s’en dissuader. Pour seule défense, celui qui vient défier les diables a le droit à un bâton de bois. Son objectif : arriver à frapper le masque du diable, ce qui a pour effet de décupler la violence des coups. Les semaines précédentes quand se promène dans les rues de Tanlajas, on entend le claquement des fouets des diables qui s’entrainent.

Tous les jours, du mercredi au dimanche, de 17h à 23h, il est possible de venir défier les diables. La fête a un caractère vraiment populaire. Cela attire un monde fou. Je n’avais vu autant de monde à Tanlajás. Le vendredi saint est le jour de la victoire des diables.

Si le vendredi est le jour de la victoire des diables, le dimanche, est le jour de leur défaites. En ce jour de Pâques, ils ont été vaincus. Christ est ressuscité. Mais avant de disparaitre, une dernière fois s’engagent les combats, plus violents que jamais, trop furieux d’avoir été vaincu. A la fin des combats, les diables se réunissent et le diable majeur fait lecture du testament de Judas.

Il s’agit de dire tout le mal qu’il est permis de dire d’une personne et ce nommément et publiquement. Tour à tour s’en prennent plein la gueule le président municipal, sa femme, les policiers, tel ou tel juge, commerçant ou autre personne. L’exercice fait rire tout le monde de bon cœur.
Et puis, symbole de la défaite, on achève la cérémonie en brulant Judas, le grand diable.

Les grands ont remisé leur masques et leur costume jusqu’à l’année prochaine, c’est désormais au tour des petits de venir s’entrainer. Petit diablotin deviendra grand. Jusqu’à mercredi, pour trois jours, ce sont les enfants qui se déguisent en diable et viennent jouer entre eux.

> Voir les photos dans l'album "semaine sainte 2009"

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