Spots publicitaires de l’IFE
Etant sur le DF ce we, je n’ai pu assister au dépouillement, j’ai eu les résultats sur internet depuis mexico et la confirmation en arrivant ici.
Comme nous n’avons pas de télé à la maison, je n’avais jamais pu voir les spots publicitaires de l’IFE. L’IFE, c’est l’institut fédéral électoral. Il est chargé de contrôler le déroulement des élections et de sanctionner les irrégularités. Du style : type croisé dans la rue avec une valise de faux bulletin de vote, groupe de personnes achetant le vote des gens (pour quelques centaines de pesos), problème de comptage des voix…
Les spots, très bien faits, on rappel les grand interdits : offrir de l’argent pour acheter un vote est un délit, offrir des vivres ou quoique ce soit est un délit, user de son autorité hiérarchique pour que ses employés vote comme soi est un délit, virer quelqu’un parce qu’il ne vote pas comme soi est un délit… j’ai bien ri parce que, figurez-vous, il n’est pas un seul de ces délits que nous ne commettions pas à Tanlajás !
Tous les partis ont distribué des quantités incroyables de vivres, de laminas (tôles pour les toits), ballons de foot, des trajets en ambulance, des aides financières. Le parti au pouvoir a distribuer les aides alimentaires venues de l’état qui avaient été stockées depuis plus de six mois en prévision de la campagne (c’est à dire que depuis plus de six mois par une aide alimentaire n’a été accordée par la municipalité). Une personne de la mairie qui soutenait le candidat d’un autre parti a été licenciée quelques semaines avant l’élection. Je vous épargne la litanie interminable des manquements aux règles de l’IFE.
And the winner is…Après plus de deux mois de campagne électoral, après que les candidats aient sillonné les routes et les chemins du municipio, après des centaines de distributions de vivres, de ballons de foot, de taules pour faire les toits, après des milliers de promesses en tout genre (constructions d’hôpitaux, d’université, baisse du prix de la réception des chaines TV satellitaires, allocations diverses et variées…), les électeurs ont fait leur choix. (encore que je m’interroge la réelle capacité à faire un choix libre et raisonné vue la conception de la politique par ici…).
Les urnes ont parlé : c’est le Docteur Rafael, candidat du PRD qui emporte la présidence de Tanlajás pour trois ans.
Et maintenant ?
La politique divise, créer des clans. Les élections finies, on espérait la fin des divisions, des luttes, des rivalités ; mais il n’en est rien. C’est maintenant que les vraies lutes d’influences commencent. Quand arrive une nouvelle administration, elle nomme tous les personnels qui travailleront à la municipalité pour les trois ans à venir. Un peu à l’américaine, les postes d’administrations sont réservés aux partisans et aux amis du vainqueur. Et c’est là que la bataille s’engage pour de vraie. Il s’agit de s’assurer, pour soi et sa famille, un travail pour les trois prochaines années.
Il n’y a donc aucune continuité entre les différentes équipes de gouvernement ; aucun suivi donc dans les affaires sociales par exemple. Chaque administration recommence à zéro. Il y a trois ans le maire sortant (le mari de la candidate du PT) pour préserver ses amis et faire tout ce qu’il pouvait pour emmerder son successeur à mis en place un syndicat des travailleurs administratifs. Les personnels affiliés au syndicat ne peuvent pas être virés, ils sont inamovibles. On donc cohabité lors du précédent mandat des gens du PRD et du PAN. Le maire sortant rejetant la faute aux syndicalistes quant au manque d’argent empêchant de réaliser les projets ; un syndicaliste doit en effet percevoir une couverture sociale, ce qui aurait causé l’endettement de la mairie.
Le plus navrant au final est que l’attribution de ces postes de mairie (de la secrétaire aux éboueurs, en passant par le postier, le professeur de broderie…) relève de la féodalité, de l’allégeance au prince. Littéralement, les gens se vendent pour avoir un boulot. Evidemment, peut être vous faisiez vous la question, il n’est à aucun moment question d’une quelconque compétence requise pour l’obtention d’un poste, hormis bien sur la fidélité politique. Pendant trois ans, par exemple, le jeune homme chargé des projets productifs (aides aux agriculteurs et projets entrepreneuriaux) n’a fait suivre aucune demande d’aide. Il sait à peine lire et n’a jamais rien compris au fonctionnement des commissions de l’état.
La présidente du DIF (affaires sociales) qui gère la plus grosse partie du budget de la présidence est, par loi, l’épouse du président municipal. Pour le simple fait d’être l’épouse du maire, elle se retrouve à la tête du service le plus important dans un municipio comme Tanlajás, et bien sur, sans aucune qualification pour le travail. J’ai été sidéré quand j’ai découvert que la règle est d’usage en dehors de Tanlajás : la présidente nationale du DIF est l’épouse du président de la république. Comme un petit reste de monarchie.
2 commentaires:
est-ce que l'Eglise a une place quelconque dans ce domaine?
c'est juste une question!
ça sent la magouille à plus de 10 000kmms...
la politique hélàs restera partout la poltique!
est-ce qu'un Obama ( non!!!! pas votre chatte!!!) réussira a remettre un esprit un peu plus sain? Yes I believe!
Besos @ todos les membres de la Paroquia!
Merci spécialement à toi François de nous tenir si régulièrement informés de la vie en Tanlajàs!
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