Au pays des Totonaques
Lundi et mardi derniers toute la maison est partie en expédition dans l’état de Veracruz. La distance à vol d’oiseau n’est pas extrêmement élevée mais l’état des routes ne permet pas un trajet très rapide. Dire des routes autours de Tanlajas qu’elles sont en très mauvais état frise encore la litote. La majorité d’entre elles a été un jour goudronnée. Mais les pluies et les eaux de ruissellement sont passées par là. Les nids de poules sont nombreux et les topes également. Les fameux « topes » sont des ralentisseurs. Et mieux vaut ne pas les louper : les voitures le supporteraient mal ! Les topes sont généralement situés au niveau des agglomérations et des endroits dangereux mais aussi un peu partout sur les lignes droites pour ralentir les gens. Dans les villes et village, on rencontre aussi des topes sauvages, réalisés par les habitants d’un quartier qui trouvent que la vitesse des véhicules est trop élevée. Les topes sont les lieux de prédilection des vendeurs de rafraichissements et de fruit.
Certains axes font l’objet d’investissement de l’état fédéral. De grands panneaux aux bords des routes mentionnent la restauration prochaine de tronçons routiers. En réalité, ces panneaux sont là depuis bien longtemps. Le plus souvent, le financement s’est perdu dans les mains de quelques fonctionnaires… L’entreprise qui a eu le marché, quand elle-même n’est pas dans le coup, reçoit donc une somme dérisoire et réalise un goudronnage de très mauvaise qualité qui la première pluie tropicale venue se chargera de faire disparaitre.
L’état de Veracruz, riche état pétrolier, possède des axes de meilleure qualité. Le Lundi soir nous dormons à Papantlan. Après avoir trouvé un hôtel, nous nous dirigeons vers la mer. Nous trouvons une plage désertique, tout juste une ou deux paillotes fermées. Première baignade dans le golf du Mexique. Première fois aussi que je me baigne dans une eau aussi chaude ! Évidemment… ça change de la Bretagne ! On voit la vapeur d’eau s’élever, être happée par les nuages qui iront se déverser plus en avant dans les terres. Petit barbecue sur la plage. Le ciel s’est éclairci, la contemplation des étoiles ne souffre d’aucune pollution lumineuse.
Le mardi nous allons visiter le site archéologique de el Tajin. Je vous laisse aller regarder des photos sur internet. Le site est magnifique. La visite guidée dure environ 2h20. Le site est une ville sacrificielle totonaque (apogée entre 900 et 1200 après JC). Cette citée est un lieu de commerce et de culte. Les deux sont intimement liés : le négoce avec les producteurs de la région, le négoce avec le dieu des ouragans et des vents. Cela permet de lire différemment des lieux comme Lourdes où la multiplication des commerces permet aux journaux télévisés de traiter l’année jubilaire en événement purement commerciale. Il y a quelque comme un lien assez profond entre le négoce et le culte. Petits occidentaux CIC que nous sommes, nous préfèrerions une religion pure qui ne se compromette pas dans les questions de négoces… Peu être que ce n’est pas aussi simple que cela.
Après avoir été visité les pyramides pour qui les indiens ne sont qu’un souvenir, nous revenons chez les indiens pour qui les pyramides ne sont qu’un souvenir.
Coxcatlan : le lieu de la parure
Coxcatlan est une municipalité située à une 40aine de min de Tanlajas. La réunion des deux rivières, formant comme un collier, une parure, autours de la ville, a donné sont nom cette citée nahual. Les nahuals sont une autre communauté d’indiens. Tanlajas, elle, fait partie d’une région Teenek.
Une fois par mois, les spiritains du Mexique se réunissent dans une des paroisses dont ils ont la charge. Cela permet de visiter le pays. Je découvre donc les autres spiritains. Le groupe comprend un mexicain. Les autres sont originaires de Puerto RIco, du Canada, du Nigéria, de Pologne, de Trinité et Tobago, du Portugal, du Viet Nam et de France. J’aurai donc l’occasion de bouger un peu dans le Mexique.
Le Haut Débits de Tanlajas
Hier soir, nous avons conduit Jan, ainsi que son père et son frère, à Ciudad Valles. Retour en Slovaquie pour Jan qui a passé un an à Tanlajas. Je vais devoir prendre sa suite. Il m’a laissé de nombreux documents que je n’ai pas encore commencer à étudier… chaque chose en son temps ! En tout cas, un grand merci à lui pour son travail et son investissement.
Ce matin, nous avons été faire le tours de Tanlajas. Présentations en série : à la mairie, à la police municipale, à la police fédérale, à l’école pour enfants handicapés, au centre de soin, au centre de la culture indigène… j’ai ainsi récupérer cinq livres pour apprendre le Teenek ! Aujourd’hui leçon n°1. Comment dire bonjour : nénec !
Ce qui est bien avec la culture orale et de petit village, c’est qu’il suffit de se présenter à une personne pour que dix soient au courant ! Du vrai haut débit !
Au jour le jour
Il y a deux manières de raconter l’histoire. Je vous ai raconté les faits mais il y a aussi les découvertes et questions posées par une autre culture. Pour l’instant je suis dans ma phase de découverte. Découvertes culinaires : il y a tant de chose délicieuses…et d’autres moins mais qu’il faut quand même manger avec un grand sourire. Il faut aussi s’habituer à un nouveau quotidien : vivre avec les ventilateurs, les moustiques, ne pas avoir d’eau chaude, devoir boire plusieurs litres pour éviter la déshydratation, s’habituer à transpirer en permanence de jour comme de nuit, s’habituer aux horaires des repas décalés… ce midi salade de fruits : ananas, papaye et mangue (du jardin s’il vous plait).
Et dire que, sur autre coin du globe certains se préparent pour la rentrée scolaire !
Bon courage et à bientôt
jeudi 28 août 2008
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1 commentaire:
Et quand une voiture "rate" un topé..ça fait mal.. et pas que pour la voiture!
Merci de nous faire partager ce que tu vis.. C'est vraiment génial!! Ils arrivent a prononcer ton prénom? (je sais ce n'est pas une question existentielle..)
A tout bientôt!
Floh
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