Afin d’améliorer mon espagnol, je vais étudier au collège/lycée d’Aquismon. Me voilà redevenu élève. Pour moi l’expérience est passionnante ; dans le même temps que j’apprends l’espagnol, je découvre un autre système éducatif. Le prof que je suis ne peut pas s’empêcher évidemment de comparer et de se poser un certain nombre de questions.
Au Mexique, l’école est obligatoire jusqu’à 14 ans, soit jusqu’à la fin de la secundaria. La « prépa » est une préparation à l’université. Mais sur une classe de deuxième année de prépa, la proportion d’élève à poursuivre des études est assez faible.
L’organisation journalière est dictée par la chaleur. Les cours commencent à 7h, ce qui est passablement inhumain ! Les cours ont une durée de 50 min.
Ce qui frappe d’abord est la qualité des relations entre le prof et les élèves. Culture orale oblige, c’est la relation qui prime. Pour le petit français que je suis, voir les élèves taper sur l’épaule du prof pour l’interpeler me semble un peu étonnant. Globalement, à première vue, les élèves font ce qu’ils veulent : ils sortent prendre l’air, ils vont au toilettes, changent de place, vont discuter dans le fond de la classe… inutile de dire que dans ces cas là j’ai tendance à bouillir sur place. Evidemment, cela n’est pas le cas avec tous les profs mais on peut dire que les relations sont bien différentes. De plus, mon arrivée perturbe forcément la classe. Je suis l’attraction de la semaine ! Tous veulent savoir comment se prononce leur prénom en français et surtout – la première question n’était qu’un prétexte – comment se dit « te quiero » en français !
Lors des récréations - parfois en cours – les élèves achètent de quoi se sustenter. Dans chaque école, il y a une cafeteria où il est possible d’acheter des refrescos (rafraîchissements), des enchiladas (tortilla, fromage ou viande et piment), des confiseries pleines de sucres et de graisses, le rêve. Mais ce qui a le plus de succès demeurent les paquets de chips au citron. Le but du jeu consiste à ouvrir le paquet et a y verser le plus de sauce, ultra pimentée bien sûr. Pour donner un ordre d’idée, un coca coûte 8 pesos, c'est-à-dire un peu moins de 50 centimes d’euros.
D’après ce que j’ai pu en percevoir et en comprendre, le savoir est surtout encyclopédique. Il s’agit de mémoriser des données et de les restituer. On est bien loin du constructivisme ! Au programme de géographie de première année de secundaria, l’équivalent de la cinquième, il y a l’étude de la tectonique des plaques. Je suis sidéré de voir la présence de nombreux termes : subduction, discontinuité de Mohorovicic et de Gutenberg, courants mantelliques convectifs, asthénosphère… le tout tient sur une demie page. En réalité, je ne sais pas ce que les élèves peuvent comprendre à toutes ces notions. Il n’y a aucun travail sur les conceptions, il n’est pas ici question de construire une notion. Dans le programme de biologie de cette même classe : étude la méiose ! Evidemment de manière assez peu détaillée mais tout de même, en France, c’est le programme de TS.
De même en math, au programme : « tracer la droite y = 2x + 1 et calculer le coefficient directeur »… quand on pense nos lycéens ont parfois du mal à faire un malheureux graphique… (je parle des lycéens en général, évidemment, pas des miens !).
En bon français, c'est-à-dire avec un ego un rien surdimensionné, j’avais dans l’idée que la France était l’un des rares pays, si ce n’est le seul, à proposer de la philo à ses lycéens. Et bien, il n’en est rien. Ici la philo commence en fin de seconde. Je découvre également de nouvelles disciplines comme Ethique et valeurs ou encore asignatura estatal. Cette dernière doit permettre une meilleure connaissance de l’état de San Luis Potosi. C’est un mélange de géographie, d’histoire, de sociologie…
Autre expérience amusante : le cours d’anglais en espagnol. Faire apprendre l’anglais aux élèves est à la fois indispensable et pour certains surréaliste ! La quasi-totalité des élèves a pour première langue le teenek. L’usage de l’espagnol est parfois difficile. L’anglais est donc pour eux une troisième langue qu’ils apprennent avec l’accent américain, évidemment. Mais pour moi, suivre le cours d’anglais s’avère dangereux ! A la sortie du cours, impossible de parler et de penser en espagnol, tout venait en anglais. J’ai donc décidé d’éviter les cours de langue… j’ai assez de l’espagnol, inutile de se mélanger les pinceaux avec l’anglais !
Je vais être à Aquismon pendant un mois, peut être deux. A voir.
Rencontre avec les monaguillos
Les monaguillos, littéralement les petits moines, sont les enfants de chœurs. Leur prestation liturgique est tout à fait perfectible mais leur bonne volonté et leur dynamisme sont sans égal ! En fait, cela ressemble plus à une équipe de scout. Les monaguillos se retrouvent tous les dimanches après midi à partir de 15h pour des activités diverses. Pour commencer l’année, nous proposons une fonction de ciné. On propose ainsi de voir des films sur grand écran grâce au vidéoprojecteur de la paroisse et ce pour la modique somme de 2$ (environ 15 centimes d’euros). Hier : Némo, La Marcha de los Pingüinos (la marche de l’empereur), 20 000 lieux sous les mers.
¡Viva Mexico !
Aujourd'hui, c'est le jour de la fete de l'independance. Hier soir, grande fete a Tanlajas : danses, chants, discours, lecture de la declaration d'independance, salut au drapeau et bal. Aujourd'hui, defile des elves mais la pluie est venue perturber la fete. Des photos a venir mais c'est tres tres long a charger !
A bientot
ps : quelques photos sur picasa
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