Pour accéder à la chapelle de Xilatsen il faut gravir la colline. Chargé de tout le matériel, nous arrivons en haut bien fatigué, avant même d'avoir commencé le we. Problème de véhicules obligent, nous ne sommes que trois à débarquer... et encore avec une demie heure de retard; le reste de l'équipe d'animation arrivera une heure et demie plus tard. Nous terminons en ce jour la tournée des we de retraite de la Antorcha. septième et dernier we de retraite. A notre arrivée, surprise: nous attendent plus de 130 jeunes, venus de 4 communauté du secteur Poniente. Nous avons donc dû improviser avec le matériel que nous avions prévu (pour 60).
Tout était réuni pour faire de ce we une grande réunion à la fois sérieuse, avec une bonne partie réflexion, mais aussi festive (jeux, feu de camp...). Les événements ont en décidé autrement: le vendredi, une jeune fille de la communauté est décédée d'un cancer; elle venait de célébrer la semaine dernière son 17ème anniversaire. Le dimanche matin, durant la prière matinale, nous avons eu en bruit de fond, le son des maçons venus creuser la tombe. La messe finale de la retraite que nous avions préparée festive s'est transformée en messe d'enterrement.
Pour ajouter au climat pesant de la chose, il y a eu un petit contretemps dans l'horaire de la messe qui a été avancé sans que nous soyons prévenus. Nous étions donc en plein travail par équipe quand soudainement nous avonc vu entrer dans la chapelle un cercueil avec une foule immense qui formait le cortège. Nous avons donc tout arrêté et arrangé la chapelle en moins d'une minute.
La célébration a été un très beau moment. Durant la messe, quelques moments forts: le geste de paux où l'on vient donner la paix au défunt (le cercueil est ouvert) en le signant sur le front, les lèvres et le torses et en la caressant avec des fleurs, avec une tendresse totalement désarmante; l'enscencement par tous les membres de la communauté ; le chant des mañanitas -le chant traditionnel des aniversaires et fêtes-, et puis l'adieu et le cerceuil porté par les élèves de sa classe.
Nous avions voulu faire de ce dernier we une grande fête du secteur, ça l'a été mais d'une autre manière. La célébration a été une fête de la vie. Dans un monde où la pauvreté est présente, où des bébés régulièrement meurent de malnutrition, la mort n'est pas vécue comme un scandale que l'on tait, mais comme l'occasion de rendre grâce pour les 17 ans de vie octroyés à Nancy. Les jeunes garderont je crois gravé le souvenir de ce jour. Les antorchistas de Xilatsen porteront sur eux le nom de leur amie le jour du 11 décembre en souvenir de celle qu'ils ont perdu brutalement.
1 commentaire:
quelle leçon de vie ... !
Leçon qu'il faudrait pouvoir partager avec tous les pays du nord .. qui s'emcombrent de tant de problèmes ..
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